Page:Histoire des premiers temps de la Grèce, Tome 1 (1822).djvu/78

Cette page n’a pas encore été corrigée

DE LA GRÈCE. -

|15

leur donnoit la plus grande autorité Aristote com pare ce tribunal à celui des Ephores à Sparte ; mais il me paroît qu’il avoit plus de ressemblance avec l’aréopage d’Athènes tel qu’il étoit primitivement. Cette autorité royale, ainsi limitée par un sénat et par des assemblées du peuple, étoit l’ancienne forme de tous les gouvernemens de la Grèce, et elle y avoit sans doute été apportée de la Phénicie, puis que les Egyptiens et tous les autres peuples de l’O rient étoient soumis au gouvernêment despotique, C’étoit sans doute aussi des Phéniciens que les Grecs tenoient ce goût pour la navigation, qui sem | bloit inné chez eux malgré tout ce que les poëtes ont dit de l’invention tardive de cet art. Ils étoient en effet tellement familiarisés avec la mer, qu’on pouvoit presque la regardercomme leur élément, car à peine eurent-ils formé un corps de nation, qu’ils envoyèrent des colonies dans l’île de Lesbos, dans l’Asie mineure, et presque dans toutes les îles ; ils ne s’éloignoient même des côtés qu’à regret, et ne se décidèrent que très-tard à fonder des villes dans les pays de l’intérieur. Cet empressement à en voyer des colonies au-dehors, est un autre trait de ressemblance non moins frappant entre les Grecs et les Phéniciens. Il avoit un motifraisonnable chez les Phéniciens, dont l’existence étoit fondée sur le commerce, leur territoire, peu fertile et peu étendu,