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DES PRÈMIERS TEMPS -

pendant, par quelques passages de la Bible, que chaque ville avoit ses rois particuliers, comme nous verrons que cela se pratiquoit dans la Grèce ; il est dit en effet dans livre de Josué (), que les Israé lites, dans leur invasion, tuèrent tous ces rois ; or, la plus grande partie des pays qu’ils prirent, appartenoit aux Cananéens, qui étoient le même peuple que les Phéniciens ; et on voit par le dis cours d’Hémor et de Sichem son fils (2), à l’assem blée du peuple, que l’autorité des rois étoit très limitée. Cette conjecture est confirmée par ce que nous savons de Carthage, colonie purement phé nicienne, et qui avoit conservé jusqu’à la langue de sa métropole ; le gouvernement de cette ville ressembloit beaucoup à celui de Lacédémone, et il lui étoit même préférable à quelques égards, sui vant Aristote (3). Il y avoit deux rois dont l’autorité étoit limitée, un sénat pour examiner ce qui devoit être proposé au peuple, et des assemblées du peuple pour adopter ou rejeter ce qui avoit été approuvé · par les rois et le sénat. Ils avoient de plus une espèce de tribunal suprême, composé de cent quatre membres, qui se choisissoient eux-mêmes, et ju geoient toutes les causes civiles et criminelles, ce qui (1) Chap. 12, v.24. . | (3) Politiques, L. II , c. , . (2) Genèse, chap. 34, ver- Polybe, L. VI, chap. 61 , t. -Set 2O. !

, II, p. 562.