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· DES PREMIERS TEMPS

plus anciens modes, le Lydien et le Phrygien ; ils savoient colorer l’ivoire (1) et l’employer avec l’or dans leurs ameublements ; leurs vêtements étoient tissus de la manière la plus recherchée ; enfin, ils cultivoient déjà avec quelque succès tous les talents qui, dans la suite, rendirent les Ioniens si célébres. Pâris réunissoit aux agréments de sa personne, tous les avantages que peut donner une éducation soignée ; il ne faut pas croire en effet ce que disent les mythologues (2), que son frère AEsaque, illustre devin, avoit prédit qu’il seroit cause de la ruine de sa patrie ; qu’en conséquence on l’avoit exposé sur le mont Ida aussitôt après sa naissance, et qu’il avoit été élevé par des bergers. Cette fable, dont il n’est nullement question dans Homère, est sans doute de l’invention des poëtes tragiques. Son goût, en fait de beauté, étoit si connu, que, suivant l’au teur des vers Cypriens (3), trois des principales déesses, Junon, Minerve et Vénus, le prirent pour arbitre dans le célébre différent qu’elles eurent pour (1) Iliade, liv. III, v. 142, (2) Apollodore, liv. III, il y est question des femmes chap. 12, $ 5. Méziriac sur Méoniennes , c’est- à - dire, Ovide, tome I, p. 4o4 et suiv. Lydiennes, et des Cariennes ; (3) Extrait du poëme inti ces deux peuples étoient tulé : Les vers Cypriens, par Grecs, comme nous le ver- Proclus, page 25. rons bientôt.