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mais les révolutions auxquelles ces belles contrées ont été si souvent en proie, y ont interrompu en différents temps les progrès des lumières , et ces intermittences ont fait perdre aux générations suivantes le fruit des travaux de celles qui les avoient précédées. Il n’en a pas été de même en Europe ; car à partir de l’époque où les premières semences de la civilisation y furent déposées dans un coin du Péloponnèse, la tradition n’y a jamais été entièrement interrompue. A la vérité, peu s’en est fallu que les troubles occa sionnés par le débordement des peuples du Nord, ne plongeassent l’Europe dans la bar barie ; mais elle en fut préservée, et elle eut cette obligation à la religion chrétienne qui, ayant adopté le grec et le latin pour son culte, préserva du naufrage général les meilleurs ouvrages écrits dans ces deux lan ". gues , qui servirent comme de boussole pour se diriger à travers les ténèbres de l’igno rance. Aussi, à peine le règne ferme et sage de Charlemagne eut-il rendu le calme aux peuples de l’Occident, qu’ils se livrèrent de