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TABLE DES CHAPITRES.

CHAPITRE XIII.

CONVENTION SECRÈTE DES DEUX COURONNES.

Propension à en finir montrée par M. de Floridabianca ; séduisantes perspectives de concours qu’il jette en appât à Montmorin, sans accoucher encore du projet de convention ; l’ambassadeur conseille néanmoins de brusquer le dénouement. — La réponse du cabinet de Londres ; blessure ressentie au Pardo du peu de compte qui a été tenu de l’intervention du roi d’Espagne ; résolution prise d’adresser à l’Angleterre un ultimatum dont le rejet serait immédiatement suivi de la jonction des flottes espagnoles aux nôtres ; combinaisons concertées successivement dans cette vue avec notre ambassadeur ; M. de Floridabianca en informe lui-même M. de Vergennes. — Manœuvres du ministre espagnol au sujet de la convention ; hâte qu’on avait à Versailles de la voir conclure ; intérêt de l’Espagne, d’autre part, à s’assurer désormais l’appui de la France ; récit de Montmorin sur la manière dont le premier ministre lui présente la rédaction que celui-ci a préparée et la lui fait signer séance tenante. — M. de Floridabianca avait réduit les engagements de son souverain quant à l’indépendance des Etats-Unis et amplifié les revendications de l’Espagne si la guerre réussissait ; comparaison du projet de Versailles avec l’acte définitif ; désir que semble avoir eu M. de Vergennes de faire faire cette comparaison à l’histoire ; imaginaire signification donnée à cette convention par des écrivains des Etats-Unis. — Contentement de la cour de Madrid après la signature ; satisfaction pareille éprouvée à Versailles ; on y approuve l’addition de la restitution de Minorque faite par l’Espagne au projet de la France ; craintes éprouvées, au contraire, de l’effet éventuel des termes dans lesquels l’ultimatum espagnol était conçu ; singulière et dangereuse interprétation que ces termes donnaient au blanc-seing de Versailles ; inquiétude qu’en exprime M. de Vergennes à cause de l’Amérique et sentiment intime qu’il en manifeste ; comment, au Pardo, on éprouvait de moins en moins d’intérêt pour les Etats-Unis. — Le gouvernement de Louis XVI s’était-il beaucoup attaché à l’espérance de la paix ? Son impression en la voyant s’évanouir ; décision formelle du Pardo de retirer sa médiation et de rappeler son ambassadeur ; il annonce sa rupture à Versailles ; lettre du roi de France remerciant son oncle de s’unir à lui. — Jour favorable sous lequel M. de Vergennes envisageait la situation à cette heure ; pourquoi il était fondé à voir « couleur de rose », comme l’Espagne ; sentiment erroné qu’il avait sur les raisons pour lesquelles l’Angleterre rejetait les propositions de paix de Madrid ; fière attitude qu’eut cette puissance ; ténacité qu’elle mit à ne rien céder à d’autres qu’à ses colonies elles-mêmes ; médiations qu’on nous offrait en ce moment ; pourquoi M. de Vergennes fut d’avis de les écarter ; dépêche confidentielle à Montmorin sur tous ces sujets. — Progrès effectué par l’union des puissances neutres sous l’empire de nos succès diplomatiques ; continuation, dans les Pays-Bas, de la lutte des « patriotes » et de la province de Hollande contre le stathouder et le parti anglais ; résolution des Etats de cette province d’armer trente-deux vaisseaux pour convoyer les navires, même à ses propres frais. — Efforts de M. de Vergennes afin d’amener la Suède et le Danemark à mettre la Russie à la tête d’une association maritime avec eux, comme il avait tâché de faire obliger l’Angleterre par les Provinces-Unies à garantir la liberté des