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aux ligues qu’elles ne cessèrent de former depuis 1230 jusqu’en 1466[1]. Dans ces ligues, trois d’entre elles avaient une situation privilégiée, étaient les chefs de la confédération : la cité de Liège, Huy et Dinant. Ces trois villes, comme nous aurons à le montrer, partageaient presque tout le pays entre les trois châtelleries dont elles étaient les maîtresses ; dans tous les actes publics, leurs noms étaient cités en première ligne ; elles jouissaient enfin, dès le xive siècle, de prérogatives particulières[2]. En 1324, la lettre des XX décide que leurs maîtres participeront à toutes les enquêtes seigneuriales qui montent à honneur d’homme[3]. Plus tard, en 1373, quand le tribunal des XXII est institué, Liège nomme quatre de ses membres, Huy et Dinant chacune deux, tandis que les autres villes n’ont droit qu’à en fournir un seul[4].

Les archives de Dinant nous ont conservé quelques renseignements intéressants sur la participation de la ville aux États au xve siècle.

Il y avait, à cette époque, au moins une assemblée d’États annuellement. La date en était variable, quant au lieu de réunion, c’était presque toujours Liège. La convocation était adressée aux maîtres par l’évêque une quinzaine de jours avant l’assemblée[5]. Elle les engageait à envoyer des députés

  1. La première de ces ligues est celle qui fut autorisée par Henri VII. Interdites à différentes reprises par les évêques, elles furent toujours renouées. Elles furent définitivement abolies lors des guerres bourguignonnes. V. Édits. I, table vo : Alliances.
  2. Dès 1230 les trois villes sont déjà citées dans l’ordre qu’elles ont toujours conservé depuis. En 1465, Dinant consultée par Marc de Bade à propos de sa joyeuse entrée, le métier des batteurs répond que la ville n’a pas à prendre de décision avant que Huy n’ait fait connaître sa volonté. Cartul. II, p. 91. Dans une lettre adressée à Cologne au milieu du xive siècle, Dinant s’appelle : una et tertia de principalioribus villis episcopatus Leodiensis. Höhlbaum, Hansisches Urkundenbuch III, n. 547.
  3. Édits. I, 174.
  4. Édits. I, 330.
  5. Voici quelques ordres du Jour des États au xve siècle : 1448, décembre 29 : délibération sur le fait des XXII et le cours des monnaies ;