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lui. En 1455, pour remédier à ces inconvénients, on décida que l’on n’endetterait plus la ville au delà de ses revenus et que s’il y avait déficit, on s’abtiendrait de dépenses nouvelles[1]. On établit un budget rudimentaire en fixant, à l’entrée en fonctions des maîtres, l’état des dettes et des ressources de la commune. On ordonna aux maîtres et tiers de prendre la mesure et de dresser les comptes des ouvrages ordonnés par eux, quinze jours avant leur sortie de charge « affin que, pour loinge durée des dis ouvrages, ne demeurent les dis contes à faire et rendre, ensi que par ci-devant ont fait ». L’effet salutaire de ces mesures ne tarda pas à se manifester. Les intérêts dûs par la ville, qui se montaient en 1455 à 2 714 francs, n’étaient plus que de 500 francs en 1458.

Le contrôle financier, depuis que la constitution avait cessé d’être purement aristocratique, était exercé directement par la bourgeoisie. À leur sortie de charge, le 1 octobre, les maîtres avaient à soumettre aux trois membres de la généralité, les comptes de leur gestion[2]. Depuis 1455, ils encouraient une amende de dix nobles d’or d’Angleterre s’ils n’étaient pas prêts à la date voulue. Toutefois, aucun

  1. Cartulaire, II, n. 77. Lors de la faillite de Noyon au xiiie siècle, les habitants demandent que ni le maire ni la commune ne puissent charchier la ville de plus de dette, devant que ceste soit aquitee. Sur cet intéressant épisode de l’histoire financière du moyen-âge, v. Lefranc, Noyon, p. 150, sqq..
  2. Il semble, qu’avant 1455, les comptes de la ville n’aient pas été régulièrement rendus à cette date « dont les gouverneurs d’icelle de grant temps ci-devant n’ont bonnement sceu en quel point elle estoit de puissance et ont fait faire grans ouvrages chacun en leurs temps, dont ladite ville a esté grandement endebtee et ariere mise, qui a tourné à grant dommage et astarge. » Cartul, II, n. 77. Toutefois, le même texte affirme que « de sy loing temps que point n’est mémoire du contraire, ait esté de costume de chacun an faire trois contes delle ville, dont l’un d’iceux demouroit chacun an à rentier, l’autre a vies maistres des bourgois d’enmi le ville… et l’autre aux maistres nouvias qui recevoit iceux comptes ». Il est probable que l’obligation de rendre leurs comptes devant la généralité de la ville fut requise des maîtres depuis 1348, cf la charte de St Trond de 1366.