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IV.

Comme dans la plupart des villes où le gouvernement n’est pas resté aristocratique, le conseil, à Dinant, malgré ses attributions très variées et très importantes, ne constituait cependant pas la plus haute expression de l’autonomie communale. Elu par les trois membres de la bourgeoisie, il n’était que la réunion des mandataires de celle-ci, le délégué d’un pouvoir supérieur. Vis à vis de la bourgeoisie, le conseil se trouvait dans la même situation où se trouvait le maire vis à vis de l’évêque. Il tenait d’elle, pour ainsi dire, son bannum. Dans toutes les affaires en dehors de l’administration courante, la communauté pouvait agir directement ; elle décidait souverainement sur toutes les propositions que lui soumettait le conseil. Le pouvoir de celui-ci était, en effet, beaucoup plus restreint qu’on ne pourrait être tenté de le croire. Au xve siècle au moins, il ne prenait aucune décision de quelque importance, n’édictait aucun réglement, aucun statut, sans l’approbation de la généralité de la ville. En séance secrète, il préparait les projets à soumettre aux sieultes des trois membres de la bourgeoisie. De même pour les affaires extérieures : seul, le conseil ne pouvait presque rien. Il était incapable de s’engager, de se lier, sans le consentement de la communauté. Sa correspondance donne à cet égard une idée exacte de sa situation. Il y apparait en quelque sorte comme le président responsable d’une vaste corporation, comme le gardien des droits et des intérêts de celle-ci, comme l’exécuteur fidèle de ses volontés. Continuellement, on le