Après une longue lutte, la victoire resta décidément à Henri de Gueldre. Liège se soumit à la paix de Bierset le 17 octobre 1255[1] ; le 17 décembre, Dinant conclut un arrangement particulier[2]. Elle s’engagea à payer une amende de 6700 livres de blanc, à consentir au bannissement de quatre de ses bourgeois, à accepter une charte pour le métier des batteurs, à remettre une de ses tours à l’évêque[3]. La sentence, malheureusement, n’en dit pas plus long. Son texte fournit toutefois la preuve que, malgré la soumission de la ville, l’insurrection à laquelle elle venait de prendre part, n’était pas restée inutile. Les jurés en effet, ne furent pas supprimés : avec le maire et les échevins ils appendirent le sceau de Dinant au jugement rendu par les arbitres épiscopaux.
À partir de ce moment, ils ne cessent plus d’intervenir régulièrement dans la constitution urbaine. Vis à vis des échevins, ils y représentent l’élément communal. Élus annuellement par la bourgeoisie, tenant d’elle leur pouvoir, comme les échevins tenaient le leur du prince, ils constituent à proprement parler le conseil de la ville[4]. Sans doute, jusqu’à la fin du XIVe siècle, ils n’apparaissent régulièrement qu’en compagnie des échevins. Néanmoins ils ne se confondirent jamais avec eux. Le conseil de Dinant, comme celui des autres villes liégeoises, ne s’est pas formé, comme on le constate ailleurs, de la réunion des officiers du prince, avec les représentants de la commune. S’ils siégent ensemble, s’ils prennent part ensemble à l’administration[5], la différence
- ↑ Edits etc. I, p. 50.
- ↑ Cartulaire I, n. 16.
- ↑ L’évêque fit également construire des châteux à Liège, Hocsem p. 291, et à Saint-Trond, Gesta abb. Trudonensium ed. de Borman II, p. 205, et Hocsem p. 291.
- ↑ Pour ceci v. plus loin § IV.
- ↑ En 1263 le maire et les échevins disposent avec les jurés des finances de la ville. Cartul. I, p. 55.
nomie communale. Il est en même temps démocratique : les populares agissent à la fois contre l’évêque et contre les insignes (= échevins).