Page:Histoire de la constitution de la ville de Dinant au Moyen Âge.djvu/110

Cette page a été validée par deux contributeurs.
102

rechercher aulcuns lettres et documents touchant la Hanse[1].

Cette mention est la dernière que nous connaissions et sans doute la dernière qui existe. Dinant, à la fin du XVIe siècle, avait complètement perdu son importance économique et ses marchands ne fréquentaient plus l’Angleterre. On peut juger de l’importance qu’y avaient eu leurs affaires au XIVe siècle, en constatant qu’elles avaient nécessité alors la construction d’un entrepôt à Blackwall qui, compris dès 1369 dans les bâtiments de Stalhof hanséatique, y conserva, jusqu’au grand incendie de Londres en 1666, le nom de Dinanter halle[2].

D’après ce qui précède, on peut se faire une idée assez exacte de la position de Dinant dans la Hanse. La ville est entrée, dès le XIVe siècle, dans cette puissante confédération, grâce à son commerce avec l’Angleterre et elle n’a joui des privilèges hanséatiques que dans ce pays. Elle était en quelque sorte un membre extérieur de la Hanse : ses députés n’ont jamais voté aux Hansetag. Mais, comme le dit le texte de 1465, si elle n’était pas in der hansze, elle était cependant likewol beschermet van demme kopmanne, mit den privilegien van der hansze.

Ces privilèges toutefois, elle semble ne les avoir acquis que par prescription et non par une concession formelle. Elle n’allégua jamais pour les défendre que la longue possession. qu’elle en avait et le Hansetag de 1465 ne les lui reconnut que parce que se de bezittinghe darane beschermet.

Au fur et à mesure que grandit son commerce, la ville, naturellement, grandit en proposition. Dès 1152, elle devait s’étendre déjà jusqu’auprès de Leffe et quarante ans plus tard Gislebert en parle comme d’un fortissimum oppidum multis hominibus populatum[3]. Le faubourg de Saint-Médard, au delà du pont, sur la rive gauche de la Meuse, existait au plus tard dès le commencement du XIIIe siècle et, vers la même

  1. Ibid. p. 314, n.
  2. Lappenberg, loc. cit.
  3. Gisleberti Chron. Hanon. ed. Arndt ad usum scholorum p. 266.