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acheté par eux dans la ville et trans Rhenum et, en 1203, une charte de l’archevêque Adolphe, nous montre qu’ils allaient s’approvisionner de métal aux mines célèbres de Goslar. Huit ans plus tard, son successeur Thierry de Heinsberg ratifia les jura et consuetudines dilectorum burgensium de Dynant, en matière de tonlieu[1].

Ces relations de Dinant avec Cologne étaient celles d’un centre industriel avec un port d’exportation. Cologne était en effet, au XIIe siècle, suivant une heureuse expression, le grand port de mer de l’empire[2]. C’est de là que les marchandises de la basse Allemagne étaient expédiées en Angleterre. Le commerce liégeois tout entier à cette époque aussi bien de Liège, de Huy et de Saint-Trond que de Dinant était orienté vers la métropole rhénane. Cet état de choses se modifia lentement à partir du XIIIe siècle. La diminution du pouvoir impérial sur la Lotharingie, l’essor économique pris par les grandes cités marchandes des Pays-Bas et surtout l’attraction exercée par le port de Bruges firent perdre, pour les villes mosanes, son importance première à la route commerciale du Rhin. Toutefois, les relations entre Dinant et Cologne ne cessèrent pas d’être très actives pendant la seconde partie du moyen-âge. À la fin du XIIIe siècle, peut-être en 1277, un traité de commerce entre les représentants de plusieurs villes fut conclu à Dinant sous la présidence de Cologne[3]. Au milieu du XIVe siècle, les deux villes s’étaient accordé réciproquemant l’exemption des droits de tonlieu et Dinant invoquait ce privilège pour faire délivrer des marchands arrêtés par son alliée[4]. D’autres

  1. V. tous ces textes dans Höhlbaum, Hansisches Urkundenbuch, t. I, n. 5, 22, 61, 86.
  2. Lamprecht, Skizzen zur Rheinischen Geschichte. p. 114.
  3. Höhlbaum, Hans. Urkb. III, n. 548. La confédération est seulement rappelée dans ce document qui est du milieu du XIVe siècle. Je suppose 1277 parce que l’on possède de cette année des traités entre Cologne et Liège : Lacomblet, Niederrh. Urkb. II, 410 ; entre Cologne et Huy : Ibid. et entre Cologne et Saint-Trond. Ibid.
  4. Höhlbaum, Ibid, n 546, 547.