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locale, qui refluaient vers le chef de l’état, pour en recevoir une nouvelle impulsion, le port, la ville et les camps de Boulogne présentaient un ensemble de préparatifs et de mouvements qui annonçaient que bientôt le grand coup serait tenté contre l’Angleterre, et que bientôt la mer serait couverte de cette immense flottille dont notre port était rempli.

L’exécution de ce plan gigantesque fut l’ouvrage de l’armée elle-même, et tout était prêt pour l’expédition lorsque l’empereur arriva à Boulogne, le 30 messidor an XII (19 juillet 1804.)

Napoléon passa près d’un mois parmi nous, imprimant à tous les travaux son étonnante activité. Le 15 août 1804, jour de sa naissance, fut désigné par lui pour une solemnité d’un éclat que nulle autre n’a pu atteindre depuis. Nous voulons parler de la distribution des aigles de la légion d’honneur, non seulement à son armée, mais encore à un grand nombre de fonctionnaires civils, invités à se rendre à Boulogne pour cet objet.

Cette solemnité eut lieu dans la vallée de Terlincthun, située à une demi-lieue environ de Boulogne, sur un terrain qui s’incline doucement vers la mer et forme un vaste amphithéâtre, très favorable à l’éclat de la cérémonie. Vingt colonnes d’infanterie, de soixante hommes de front, sur une hauteur indéterminée, s’échelonnèrent sur la pente de cet amphithéâtre naturel. Elles étaient couronnées par la cavalerie, et l’espace conservé vide ne contenait que les états-majors généraux et les drapeaux des corps, placés en avant des légionnaires qui devaient prêter le serment. Au centre de ce théâtre, dont le rayon était de 50 toises, s’élevait le trône de l’empereur, ayant à