Page:Histoire de la classe ouvrière depuis l'esclave jusqu'au prolétaire de nos jours V1.djvu/6

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Et véritablement, quel sujet que celui de l'Histoire de la Classe ouvrière ! Quel mouvement, quelle animation un pareil sujet ne comporte-t-il pas !

N’est-ce pour rien que Spartacus, l’immortel gladiateur, pousse ses nombreux bataillons contre la fière Rome ? Non ; c’est un prophète armé, annonçant cet autre prophète, Jésus, qui vient apprendre aux castes antiques que l’esclavage est un crime et que l’homme est le frère de l’homme.

N’est-ce pour rien qu’au moyen Age sortent, se répandent comme autant de torrents en Europe, toutes ces sectes revendiquant, sous toutes les formes, l’application de la promesse faite par Jésus aux souffrants de ce monde ? Que veulent ces Vaudois, ces Albigeois, ces Frérots, ces Beguards, ces Apostoliques, ces Lollards, ces Wicléfites, ces Hussites, ces Anabaptistes ? Qu’annoncent les Pastoureaux, la Jacquerie, la guerre des Paysans, etc., etc. ? L’égalité, que la Révolution française vient bientôt consacrer en face de l’aristocratie confondue.

N’est-ce pour rien, enfin, que tant de bruits sourds et confus se font entendre aujourd’hui d’un bout à l’autre de l’Europe ? Ce n’est plus l’esclave, ni le serf, c’est le prolétaire qui s’avance. C’est le descendant de Spartacus, des sectaires du moyen âge ; c’est l’homme né, baptisé au bruit des tempêtes révolutionnaires. Que veut-il encore, ce prolétaire ? L’égalité, toujours l’égalité. Il la porte dans son cœur, la rêve dans l'âtelier, la chante sur sa lyre, et en a fait sa vie comme du pain quotidien qui lui coûte tant : le drame touche à son dénoûment. Entendez-vous les Chartistes d’Angleterre, les Paysans d’Irlande, les Communistes de France, d’Allemagne, de Suisse, etc. ? tous s’avancent portant haut la devise lyonnaise : Vivre en travaillant ou mourir en combattant. L’heure n’est pas loin où l’ouvrier ne sera plus esclave, serf ou prolétaire. Il va devenir un frère, un égal, un associé.

Le Directeur de la publication

Cariot

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