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Nubibus in altis crucifixum cernit Jesum
Asverus, dignum clamitat ante crucem.
Le Juif Asverus connu au loin et au large,
Jadis et en ce temps
Connu, erre par tout le monde,
Parle toute langue, méprise l’argent.
Ce qu’il dit du Christ, tu peux le lire ici.
Cependant avec humeur
Ne le méprise point, laisse-le pèleriner.

M. le docteur Kœhler m’a communiqué également un fac-similé de ce bois ; mais, ainsi que me l’écrit le judicieux bibliothécaire de Weimar, il faut regarder cette estampe comme la représentation d’un anachorète ou d’un moine quelconque, transformé en Ahasvérus pour les besoins de l’éditeur. Aussi la description détaillée du bibliographe Grœsse suffit-elle.

J’en agirai de même pour la vignette en tête d’une édition flamande de la vie du Juif-Errant, imprimée au dix-huitième siècle chez Joseph Thys, à Anvers. Un personnage (est-ce un homme ou une femme ?), habillé d’une robe à la flamande, marche par les rues, un panier de provisions sous le bras. Il n’y aurait rien d’intéressant à reproduire cette figure, qui a plutôt le caractère d’une ménagère allant aux provisions que celui du marcheur éternel[1].

  1. Le procédé n’a pas été inventé seulement aujourd’hui par les journaux illustrés à un sou de donner le portrait de Cartouche pour celui de M. de Talleyrand : de tout temps les imprimeurs de pacotille ont trompé le public de la sorte.