L’estampe vaut certainement mieux que la notice de Chrysostôme Dudulæus, contenant la lettre de Paulus von Eitzen, docteur en écriture sainte et évêque de Schleswick, à propos d’une apparition d’Ahasvérus qui eut lieu à Hambourg en 1564, et de ses excursions postérieures à travers l’Europe.
Notice identiquement semblable à celle que les éditeurs des Bibliothèques bleues de diverses provinces ont sans cesse réimprimée et réimpriment encore aujourd’hui, ornée de vignettes véritablement barbares ; mais ici le burin offre le caractère sérieux de l’art allemand. Ahasvérus n’est pas traité avec le luxe des colères célestes qu’ont évoquées les tailleurs sur bois français ; on pourrait prendre le personnage pour un des apôtres de la Réforme cheminant pieds nus pour accomplir sa mission.
Un érudit hollandais, qui s’est occupé du Juif-Errant, a pris à partie plutôt la légende que sa représentation figurée :
« Dans notre pays, comme ailleurs, dit-il, l’attention publique s’est fixée depuis quelques années sur l’histoire du Juif-Errant[1]. »
La France ne me paraît plus aujourd’hui devoir être comptée dans cet « ailleurs ; » nos imagiers
- ↑ Archief voor Kerkelijke Geschiedenis…, door N. C. Kist en H. J. Royaards. Leyden. 1842, in-8°, t. XIII, p. 311-318 et 327-328.