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Correction, connaissance des procédés rythmiques ne sont rien en regard du sentiment qui est le foyer de toute poésie populaire. Dans sa paraphrase de la complainte, Pierre Dupont est vaincu à chaque couplet, et l’humanitarisme de son épilogue, où sont chantées les époques industrielles, ne sauve rien.

Quand Goethe s’emparait d’une tradition populaire, c’était pour la féconder. Il n’eût pas commis la faute de refaire un poème sur le Juif-Errant[1].

Le poème existe. C’est la complainte, un chef-d’œuvre, malgré ses incorrections. Il faut des légendes plus vagues pour être rajeunies, et, après Pierre Dupont, un autre a échoué dans une composition dont on ne saurait citer un vers [2].

IV
images du juif-errant en flandre, en allemagne
et en norvège.

« Toutes les éditions populaires de la légende donnent des portraits du Juif-Errant, d’après un

  1. Dans sa jeunesse, Gœthe tenta d’en tirer un drame ; mais il abandonna, dit-il dans ses Mémoires, cette conception, jugeant plus sain de la détruire.
  2. Grenier, la Mort du Juif-Errant, Hachette, 1877.