Conter ses malheurs, la reine des Andouilles y eût prêté une mince attention ; cependant chacun des personnages venant débiter son couplet, le Juif chante à son tour le petit discours macaronique suivant :
Salamalec, o Rocoha,
Yatau y a Tihilaca
Amaté lieb its ou bogh gros
Et vonlust est facta voor os.
Je ferai grâce du second couplet d’une bouffonnerie dont nous avons perdu le sens, et qui est loin de la folle gaieté des matassins et des Turcs de Molière ; mais le sieur Tristan, personnage du ballet, s’avance tout à coup comme interprète du Juif-Errant, et il adresse en son nom de galants compliments à son Altesse Royale :
Si mon amour et ma constance
Esbranlant vostre résistance,
Vous disposent à la pitié,
Beauté charmante et céleste,
Faites m’en le signe à moitié,
J’interpreteray bien le reste.
Après quoi, la reine des Andouilles, ayant pitié de la passion de Pierre de Provence pour la belle Maguelonne, consent à unir les deux amants.
L’intérêt de cette plaquette, de celles si chères aux bibliophiles, ne serait pas considérable, si l’in-