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Admirable décor que cette légende, dans laquelle s’encadre merveilleusement une figure désolée.

Je ne parlerai que pour mémoire de la Chronique rimée, de Philippe Mouskes, dont tout l’honneur est d’avoir mis en rimes, au treizième siècle, la narration de Matthieu Paris. Mouskes, le gazetier barbare, a suivi la légende pas à pas, sans en tirer un cri, une émotion,


Et ne morra pas voirement
Jusques au jour du jugement,


sont les deux seuls vers raisonnables qu’on puisse citer.

Il existe, en Angleterre, une ballade du Juif-Errant, où du moins un ardent amour du Sauveur se fait remarquer.

Le poète dit du Christ : « Le poids de sa croix était si lourd que plus d’une fois il fut sur le point de s’évanouir ; de son visage tombaient des grumeaux de sang et des gouttes de sueur. »

Là encore l’auteur de cette ballade suit les récits primitifs dans lesquels le Juif-Errant, « tel qu’il parut à Hambourg en 1547, » est représenté vivant d’aumônes et n’acceptant qu’un grout à la fois, c’est-à-dire un petite pièce de la valeur de huit sous.

Deux strophes sont à citer de cette ballade que les bibliophiles anglais croient avoir été composée au milieu du seizième siècle :