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avec le moindre bon sens, avec un peu de sincérité, on est forcé de convenir que, dans cet homme fantastique, il n’y a pas plus de mythe que dans Barbe-Bleue, pas plus de symbole que dans le Petit-Poucet. »

Ainsi parle M. Richard, qui, sous le titre de Tablettes du Juif-Errant, avait commencé à donner toutes les variantes de la tradition du treizième siècle. Ce travail ne fut pas continué[1] ; et le bienveillant bibliothécaire, me voyant passionné dans mes fouilles à propos de littérature populaire, m’offrit son volumineux dossier relatif à Ahasvérus ; mais le premier inventaire me causa une sorte d’effroi, tant les recherches de l’érudit avaient été nombreuses, tant elles en exigeaient de nouvelles.

— Il y a de quoi passer sa vie à la poursuite du Juif-Errant ! pensai-je. Et je jetai mélancoliquement dans un coin le paquet qui contenait trop de documents. Toutefois le calme revint plus tard. Diverses trouvailles que je fis moi-même (et celles-là ne sont-elles pas les plus affriolantes), le sens tout moderne donné à la légende par un imagier, l’esprit de méthode qui, lentement, pendant ces quel-

  1. Les Tablettes du Juif-Errant parurent sur la couverture du Juif-Errant d’Eugène Sue, illustré par Gavarni. Des notes précises intéressaient médiocrement le gros public, qui avait plus soif de drame que de bibliographie. Commencées à la première livraison, ces études furent supprimées à la quatorzième.