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se nommait Alsamir ou Alsamer, que Moïse l’excommunia et le condamna à voyager toute sa vie[1].

D’Herbelot, dans sa Bibliothèque orientale, parle d’un vieillard à tête chauve, tenant un bâton à la main, « qui vivait dans une grotte de la Syrie, répétant à tous ceux qui le visitaient : — Je suis ici par l’ordre du Seigneur Jésus, qui m’a laissé en ce monde pour y vivre jusqu’à ce qu’il vienne une seconde fois en terre. »

Les commentateurs de la Bible crurent de leur côté trouver, dans l’Évangile selon saint Jean, une explication de la légende du Juif-Errant. À la suite de la conversation entre le Christ et Pierre, dans le cours de laquelle Jésus annonçait à son disciple le genre de mort qu’il devait subir : — Et celui-ci,

  1. À propos de ces noms si divers, le bibliographe Grœsse dit dans ses recherches sur la Tradition du Juif-Errant : « Comme il paraît surprenant que le Juif-Errant s’appelle Laquedem (Isaac comme nom de juif n’est pas surprenant), je m’adressai pour avoir une explication du mot à mon savant ami et collègue, le docteur Botteher, versé en langue hébraïque, qui me répondit : — Si le nom Laquedem est écrit à la française (ou en wallon), il faudrait le lire par conséquent Lakedem ; étant dérivé de l’hébreu il ne peut signifier autre chose que la Kedem, c’est-à-dire (appartenant) à l’ancien monde (au monde passé, le temps passé). Comparer Isaie, ch. xix, 11. Mais un pareil usage de la préposition la est d’ailleurs sans exemple dans les noms propres des Juifs des temps postérieurs, et il faut par conséquent admettre ce la comme article français (Comp. La Croix, Lamarque). Le nom d’Ahastérus est d’origine persane. (Voir Genesius, Thes., t. Ier, p. 74.) Cartophilus pourrait être composé de l’arménien et du grec. »