Page:Histoire de l'imagerie populaire (IA histoiredelimage00cham).pdf/64

Cette page n’a pas encore été corrigée

Madrid, Christophe Elsinger et Jacobus, rencontraient en chemin le Juif-Errant ; ce fut en langue espagnole qu’il leur apprit sa triste destinée.

D’autres, peu après cette époque, relatèrent l’arrivée d’Ahasvérus à Strasbourg ; alors, il parlait allemand.

En 1604, des gentilshommes, qui se rendaient à la cour de Henri IV, firent connaissance du Juif-Errant sur leur route ; naturellement, il fut question. de la Passion de Jésus-Christ.

Le jurisconsulte Louvet, dans son Histoire de la ville et cité de Beauvais, rapporte qu’en compagnie de plusieurs de ses compatriotes il avait vu le Juif-Errant près de l’église Notre-Dame de la Belle-Œuvre ; mais c’étaient gens sceptiques que les bourgeois de Beauvais. Ahasvérus, entouré de petits enfants, leur parlait de la Passion du Christ : « On disoit bien que c’estoit le Juif-Errant ; néanmoins on ne s’arrestoit pas beaucoup à lui, tant parce qu’il estoit simplement vestu, qu’à cause qu’on l’estimoit un conteur de fables, n’estant pas croyable qu’il fût au monde depuis ce temps-là. »

La légende s’étant répandue dans toute la France, des aventuriers en profitèrent pour jouer le rôle de Juif-Errant. Ce fut le comte de Saint-Germain du seizième et du dix-septième siècles, et il ne se contenta pas toujours des « deux ou trois sous » dont il est fait mention dans le récit du docteur Paul d’Eitzen. Le rôle était trop facile et trop tentant. Une