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damné à parcourir sans cesse le globe), on formerait de leurs livres une bibliothèque politique, satirique, religieuse, digne du sort des romans de chevalerie de Don Quichotte[1].

Sous trois formes le Juif s’est adressé au sentiment populaire des masses :

Par le récit,

Par la complainte,

Par l’imagerie.

D’où trois divisions que je tente d’indiquer brièvement, m’attachant surtout à rejeter les compilations qui entourent la légende de faits parasites. Si je ne réussis pas il faudra en accuser l’amas des matériaux que j’ai essayé de disposer en ordre et de tailler de mon mieux.

II
la légende suivant les anciens récits.

À proprement parler, il n’existe qu’un seul docu-

  1. En 1848, lors du déluge de feuilles politiques assez nombreuses pour tapisser le pont des Arts, il parut un petit journal ayant pour titre le Juif-Errant. Les éditeurs n’ayant pas à leur service les éternels cinq sous d’Ahasvérus, le journal disparut peu après sa naissance. Ne faut-il pas que les racines d’une ancienne