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sujets religieux et mythologiques. La religion, la fable ont depuis l’antiquité une tradition, de grands artistes de toutes les écoles pour les interpréter. À de très rares exceptions, la vic moderne n’a pas trouvé le maître qui en extraie et en fasse jaillir le grand, l’épique, l’idéal. Oui, l’idéal, car si vous voulez frapper les yeux du peuple, si vous montrez au citoyen la représentation du mariage, l’acte le plus grave de la vie, encore faut-il que la sensation profonde qui s’empare des époux, les larmes des mères, l’émotion des assistants soient retracées profondément par l’artiste et non avec la mesquine réalité des tableaux de commande.

Il ne faut pas décourager les jeunes peintres d’aujourd’hui ; ils se sont prêtés de leur mieux à des courants modernes dont le premier mot n’avait pas été dit dans les écoles où ils étudiaient. L’époque actuelle leur demande beaucoup, car n’est-ce pas à l’aide de son génie épuré par l’étude et toute une vie de labeur que Rembrandt illuminait ses figures de marchands drapiers à Amsterdam et leur communiquait cette sorte de puissante transfiguration supérieure aux banales transfigurations religieuses de la plupart des peintres italiens ?

Ces questions auxquelles je me laisse entraîner, quoique j’en voie les hors-d’œuvre, ont une parenté avec l’imagerie ; la fresque, la statuaire parlent, aux yeux de l’homme, comme parle l’image aux yeux de l’enfant.