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Il y a une dizaine d’années, un peintre de mes amis, pressentant que l’art a un autre but que la fabrique de petits tableaux pour orner les apparte- ments :

— Que faire ? disait-il.

L’industrie, qui s’est emparée de l’empire du monde, dispose de plus d’espace que les cathédrales et attend un artiste digne de couvrir les murailles vides de ses temples.

Est-ce que la recherche des produits tirés des entrailles de la terre n’est pas intéressante à peindre sur les murs d’une gare ? Beaux tableaux que le tra- vail de l’homme dans les mines ! Il est des lignes fertiles en grands hommes. Voilà de beaux portraits. Que de monuments intéressants sur le parcours, d’architectures à combiner aux scènes industrielles, aux paysages, aux personnages célèbres, aux grandes scènes historiques.

— Si un artiste, me disait M. Enfantin, adminis- trateur de chemin de fer, exposait au Salon l’es- quisse d’une semblable conception, je ne doute pas que nos grandes Compagnies ne lui fournissent les moyens de la réaliser.

Mais la plupart des peintres, en face d’un tel pro- gramme, sont effrayés de sa réalisation. Il faut faire ployer tant d’éléments divers : paysages, monuments, grands hommes, travaux industriels, souvenirs his- Loriques, à des compositions qui n’offrent guère de ressources à un symbolisme de convention ! L’édu-