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montent jusqu’au ciel et luttent à qui brillera le plus clair. Sur une estrade la Mort tend une grande épée au peuple. — Toi, peuple, cette épée t’appartient, dit-elle. Qui connaît la justice ? Toi seul, peuple. Dieu parle par la bouche du peuple. — Sang ! sang ! répondent au tribun mille gosiers.

Mais au bout de la place publique, le son du tambour se fait entendre ; la troupe arrive. L’épée de la Justice suffira-t-elle à protéger le drapeau des révolutionnaires ?

— Aux barricades ! aux barricades ! crient les uns. — Dehors les pavés ! répondent les autres. La barricade se dresse ; en haut, tenant l’étendard de la révolte ferme dans la main, on voit le tribun aux maigres jambes. Les balles sifflent. Les gens du peuple tombent ; leur sang ruisselle, rouge comme le drapeau de la barricade. Qui les menait ? — C’était la Mort.

« Qui les menait ? — C’était la Mort, » répète le poète. Le tribun a tenu ce qu’il avait promis : liberté, égalité, fraternité. Ne sont-ils pas, à cette heure, étendus sur le pavé, frères, libres et égaux ? La Mort a levé le masque ; et, dit Reinick, « en vainqueur, haut sur son cheval, s’en va, la raillerie de la pourriture dans le regard, le héros de la rouge république. »

Ainsi finit la légende applicable à plus d’un pays dévoré par la fièvre des révolutions.

On a dit que ces compositions avaient été payées