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plus souvent, au milieu d’insultes sarcastiques, une sorte de colère violente dans nos compositions qu’enfantent les événements politiques. Plus d’emportement que de durée dans les images populaires parisiennes.

Celles qui arrivaient d’Allemagne étaient graves et sévères ; la tradition des vieux maîtres qui s’y faisait sentir, les tailles sobres du burin et jusqu’aux ressouvenirs de la Danse macabre étonnaient le Parisien de 1848, qui ne goûtait, pas plus qu’il ne le goûterait aujourd’hui, un enseignement présenté avec austérité.

Je vis regardant ces images plus d’un homme du peuple méditatif qui, lui-même peut-être, avait pris part à l’insurrection et logcait dans ses yeux la terrible représentation des combats auxquels il avait été mêlé.

Pour moi, sans m’attacher à leur sens contrerévolutionnaire, l’impression de telles compositions fut profonde et durable.

Cachant sous forme symbolique la vive critique des événements contemporains, ces planches appartiennent à un art profondément convaincu.

Rethel, l’artiste, est un maître ; et si le poète n’atteint pas à la hauteur du peintre, tous deux se montrent graves, concis et terribles.

Peintures et légendes ne marchent pas avec ceux qui élèvent des barricades ; au contraire, Rethel et Reinick semblent prendre à tâche de leur montrer