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Violons, médecin, danseurs, étaient en nage. Le chien tirait la langue, la gigue continuait de plus belle.

Le père Victor ouvrit les yeux, sourit, et d’une voix faible demanda quel était ce singulier spectacle.

La gigue allait son train.

Alors seulement on tira le moine du cercueil pour le coucher dans un lit où d’abondantes sueurs, provoquées par une accumulation de couvertures, firent l’effet d’un bain de vapeur bienfaisant.

Le mort était ressuscité !

On pense quel train cette guérison miraculcuse fit dans le pays. De dix lieues à la ronde accouraient les paysans rien que pour voir les murs du couvent où habitait le moine enlevé à la mort si singulièrement.

Une telle aventure occupa toute la France et gagna l’étranger. Le Journal de Paris, le Mercure de France, la Gazette de Genève en entretinrent leurs lecteurs.

Et s’il se trouva quelques sceptiques prétendant que cette guérison était une comédie inventée par les récollets pour attirer l’attention publique et les aumônes sur le couvent, il ne faut pas oublier qu’à la veille de la Révolution l’incrédulité levait hautement la tête.

Toujours est-il que le père Victor, reconnaissant de cette cure merveilleuse, témoignait publiquement