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maître de danse, ni le chef de musique des dragons, ni le médecin non plus que son chien qui ne le quittait pas.

Le chef d’orchestre du régiment d’Orléans jouait à merveille du violon. Sur l’invitation du docteur i entama avec le maître de danse un menuet que celui-ci dansait en même temps. Ce menuet, d’une allure calme, devait, dans la pensée de M. Destrées, préluder, comme les maestoso de symphonies, aux vivace que réclamait l’opération.

Le menuet tout entier, le docteur le passa à frictionner la figure du défunt.

Au menuet succéda une gavotte déjà d’un rythme plus vif, et le maître de danse exécutait ce dernier pas avec ardeur, sans s’inquiéter s’il dansait au chevet d’un mort. Quant au chien, la musique excitant ses nerfs, il commença à faire sa partie dans le concert.

Alors M. Destrées introduisit dans la bouche du religieux quelques cuillerées d’un vin généreux d’Espagne, dont il existe toujours quelques pièces dans les caves des couvents : ce cordial fit cligner l’œil au moine.

Le maître de danse, quoique son front perlât de sueur, n’en attaquait pas moins de l’archet et des jambes une gigue d’un rythme si gai, qu’entraîné par cet exemple, le frère servant se mit à danser lui-même, et que le chien, se dressant sur les pattes de derrière, entra dans la sarabande.