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ment de dragons d’Orléans, commandé par un major avec lequel le médecin était lié.

— J’aurais le plus grand besoin, lui dit-il, de vos musiciens.

— Donnez-vous un bal ? demanda le major.

— Pas précisément.

Quoiqu’il fût interdit de mettre l’orchestre des dragons au service du public, le docteur insistait tellement, sans vouloir entrer dans des détails sur l’emploi des musiciens, que le major lui accorda sa requête.

Tout Châteaudun put alors voir M. Destrées traverser la ville, suivi de quinze musiciens emportant flûtes, cors, hautbois, bassons, clarinettes, trompettes et timbales.

Le cortège se dirigeait vers le couvent, dont les portes, après l’arrivée du docteur, furent fermées à toutes personnes étrangères.

Suivant les instructions de M. Destrées, les dragons prirent place autour du cercueil, pendant que les frères récollets, agenouillés sur les marches de l’autel, priaient pour l’âme du défunt.

À un signal du docteur, la fanfare fit retentir les voûtes de l’église. En même temps, M. Destrées, penché vers la figure du mort, frottait son front et ses tempes de diverses eaux spiritueuses.

Les aubades se succédaient les unes aux autres ; trompettes et flûtes, cors et bassons soufflaient vivement, suivant l’indication du chef d’orchestre.