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de lui administrer le viatique. À cette heure le récollet était déjà exposé au milieu de l’église, dans un cercueil dont le couvercle n’avait pas été clos, afin que les fidèles pussent admirer le calme qui régnait sur les traits du religieux et l’impression de tranquillité ineffable que donne aux morts l’exercice d’une vie pieusement remplie.

Enveloppé dans sa robe monacale, les mains jointes, les yeux fermés, le récollet semblait reposer. La mort ne l’avait touché que du bout de l’aile, et c’était un spectacle véritablement édifiant pour la foule que de s’assurer combien les pratiques religieuses et une bonne conscience laissent de calme au corps.

M. Destrées était de ces praticiens méditatifs qui ont longuement réfléchi sur le mince trait d’union. unissant la mort à la vie, et cependant qui savent quelle résistance cette dernière peut opposer à sa terrible ennemie. En pareille occasion, le docteur fit ce que la science ordonne : s’emparant de la main du récollet, il colla quelques minutes l’oreille contre sa poitrine, et présenta une glace devant les lèvres, sans constater aucun signe de vitalité.

Le corps devait rester exposé deux jours dans la chapelle. Le médecin, après avoir conféré avec le supérieur, obtint l’autorisation de faire sur le cadavre une tentative dernière, et il prit la route de Châteaudun, poussé par une singulière idée.

Il y avait alors en garnison dans la ville un régi-