Page:Histoire de l'imagerie populaire (IA histoiredelimage00cham).pdf/288

Cette page n’a pas encore été corrigée

la paroisse Saint-Lubin-d’Isigny, et qui, par son talent d’organiste, occupait plus de place que les religieux ses confrères dans l’esprit du public.

Un jour, le récollet, cloué dans son lit par une maladie subite, ne put se rendre aux orgues, et ce fut une grande privation pour les esprits pieux que les sons de l’instrument prédisposent aux mystères du service divin.

La maladie de l’organiste se prolongea, quoiqu’il fût soigné par un habile praticien de Châteaudun, M. Destrées, médecin « du roy. »

L’état du malade n’offrait aucun danger ; pourtant le docteur le visitait presque tous les jours, lorsqu’il apprit un matin que le récollet était mort à la suite d’une crise nerveuse.

M. Destrées fut atterré à cette nouvelle. Jusquelà, il n’avait remarqué chez le religieux que des symptômes spasmodiques qui ne paraissaient pas de nature assez grave pour enlever si subitement celui qui était confié à ses soins. Aussi, contre l’habitude des médecins, qui reparaissent difficilement dans les maisons où ont succombé leurs malades, M. Destrées se rendit aussitôt au couvent, voulant apprendre de la bouche du supérieur si quelque imprudence n’avait pas déjoué les efforts de la science.

Le père Victor était mort subitement, enlevé par une crise violente ; toutefois, les moines, malgré leur tristesse, se consolaient d’avoir eu le temps