Page:Histoire de l'imagerie populaire (IA histoiredelimage00cham).pdf/285

Cette page n’a pas encore été corrigée

N’est-ce pas assez de facile érudition pour cette satire, qui se continue dans la Bibliothèque bleue par la Méchanceté des filles et les Misères des maris ?

Je dois à l’obligeance de M. Poulet-Malassis la communication d’un vieux bois qui n’est ni fin ni délicat, et qui cependant a tenté les vers (on le voit par les nombreuses piqûres). Cette planche, provenant d’une ancienne imprimeric normande au dixhuitième siècle, est remarquable par ses tailles naïves et farouches. Si elle étonne les graveurs sur bois d’aujourd’hui, qui s’obstinent à imiter avec leurs burins la taille-douce, elle réjouira, je l’espère, les véritables bibliophiles.

A quel usage servait ce bois ? Serait-ce celui de l’almanach dont parle Tallemant des Réaux ? Sa forme carrée donne à croire qu’il était imprimé en tête d’une feuille volante avec la légende au-dessous. Ainsi, il eût été un trait d’union entre le livre et l’imagerie.

Maitre Lustucru le forgeron, en compagnie d’un ouvrier, frappe à tour de bras une tête de femme qu’il tient avec des pinces sur une enclume, et s’écrie : Je te rendrai bonne. À quoi le compagnon ajoute : Maris, réjouissez-vous.

On remarquera qu’une autre tête de mauvaise femme se trouve sur le foyer de la forge, attendant que le forgeron lui fasse subir la même opération pour la rendre bonne également.