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douleur, » les Précieuses ne parurent pas vouloir s’y prêter.

Tallemant des Réaux s’est chargé de nous apprendre qui était ce Lustucru :

« Quelque folâtre, dit-il, s’avisa de faire un almanach, où il y avoit une espèce de forgeron, grotesquement habillé, qui tenoit une femme avec des tenailles et la redressoit avec son marteau. Son nom étoit L’Eusses-tu-cru, et sa qualité médecin céphalique, voulant dire que c’étoit une chose qu’on ne croyoit pas qui put jamais arriver que de redresser la tête d’une femme. »

Ainsi L’Eusses-tu-cru ou Lustucru (la dernière orthographe a prévalu) était un personnage fictif chargé de continuer les plaisantes inventions du passé, peut-être un descendant de l’inventeur qui avait déjà publié à Rouen le Discours facétieux des hommes qui font saller leurs femmes à cause qu’elles sont trop douces.

Quoi qu’il en soit, ce Lustucru peu galant fut puni. Pour populariser sa doctrine, il s’était servi de l’imagerie, il périt par l’imagerie. De nombreuses estampes furent lancées représentant Lustucru massacré par les femmes[1].

Il faut remarquer en faveur de la galanterie française qu’une attaque contre les femmes amène aus-

  1. Voir au Cabinet des Estampes le Recueil des boufsonneries de l’abbé de Marolles, t. II.