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comme leur amour des dentelles allégeait la bourse des hommes.

Tout ce qu’il y a de mauvais dans la femme s’agglomérant dans sa tête, Lustucru proposait d’envoyer cette tête chez le forgeron et de la reforger à coups de marteau, jusqu’à ce que l’ouvrier en fît sortir les principes pernicieux.

Telle fut l’idée exprimée par un courageux citoyen, au moment du triomphe des Précieuses !

On pense quels cris amena l’annonce de ce moyen curatif. Il n’y a qu’à se souvenir de l’indignation dont fut accablé Proudhon, de 1848 à 1850, pour s’être permis de rappeler au bon sens quelques folles, réclamant pour leur sexe le droit d’être électrices et éligibles.

Lustucru eût été lapidé s’il eût existé. Son moyen de réforme était véritablement trop barbare.

L’imagerie populaire toutefois s’empara de son idée, et le graveur Lagniet, au Recueil des plus illustres proverbes, a donné une image de la réforme radicale du caractère des femmes avec cette légende :

« Céans Mre Lustucru a un secret admirable, qu’il a rapporté de Madagascar, pour reforger et repolir, sans mal ni douleur, les testes des femmes acariastres, ligeardes, criardes, diablesses, enragées, fantasques, glorieuses, hargneuses, insupportables, sottes, testues, volontaires, et qui ont d’autres incommodités, le tout à prix raisonnable, ceux riches pour de l’argent, et ceux pauvres gratis. »

Quoique la guérison fut obtenue « sans mal ni