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ton se tourmentent à raison, car l’abbé Chanu a pénétré dans le Purgatoire, où la première personne qui s’offre à lui est le membre du parlement de Normandie. — « Monsieur Saint-Jude, j’ai l’honneur de vous souhaiter le bonjour. — C’est le pauvre petit abbé Chanu ! dit M. Saint-Jude. Ah ! bonjour, mon ami. D’où venez-vous ? — Des enfers. — Quoi ! des enfers ! Comment avez-vous fait pour en sortir ? — Je me suis d’abord présenté à saint Pierre il m’a refusé et m’a envoyé au diable ; mais je souffrais trop je l’ai fait attaquer par M. Cossard que j’ai trouvé heureusement aux enfers. Quand le diable a vu mon assignation, il a été trouver le juge pour lui compter mon procès. On a déchaîné Cerbère après moi. Il venait après ma culotte ; je l’ai aperçu de loin, et je me suis sauvé par le chemin où il était à garder à la porte et je suis venu vous trouver. — Qu’il a d’esprit, ce pauvre petit abbé Chanu ! s’écrie M. Saint-Jude ; il me disait toujours bien qu’il se retirerait des mains du diable. Mais qu’allez-vous faire ici ? Je pars demain en paradis. — C’est bon, dit l’abbé, vous m’y mènerez avec vous, si vous voulez bien. — Je le voudrais bien, mais il n’est pas possible pour le moment, puisque saint Pierre vous a refusé. — Mettez-moi sous votre robe, dit l’abbé Chanu toujours inventif. Saint Pierre ne s’en doutera pas. Une fois que j’y serai entré, bien habile qui m’en chassera. — J’aurai bien des reproches, dit M. Saint-Jude en se consultant. N’importe, partons. »