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Tous ces gens-là ont déposé contre vous. Mon pauvre abbé, vous êtes des nôtres, sans ressources et sans espérance. »

À mesure qu’on approche, l’abbé trouve que la chaleur est énorme. — « Vous vous plaignez tôt, lui dit l’ange rebelle, ce n’est encore que la fumée. — Encore s’il y avait audience, juges ou parlement, peut-être on pourrait juger plus sainement mon affaire. » Heureusement on rencontre en chemin l’huissier Cossard. — « Bonjour, mon ami, bonjour monsieur Cossard. Comme vous voilà ? — Bien chaudement, monsieur l’abbé, dit l’huissier. — Dites-moi, monsieur Cossard, n’y aurait-il pas moyen d’aller en purgatoire ? M. Saint-Jude y est. Si je le trouvais une fois, le diable aurait beau faire. — Cela est vrai, répond M. Cossard, si vous y étiez une fois, ce serait bon. Voilà le chemin. Mais voyez le gros animal qui garde la porte : c’est lui qui gouverne tout ; il s’appelle Cerbère et ne quilte jamais que par l’ordre de Griffon. — M’obligeriez-vous bien, monsieur Cossard, de donner une assignation à Griffon, qui est si méchant ? — Par devant qui ? demande l’huissier. Par devant M. Pluton, dieu des enfers. — À la bonne heure ! si cela vous oblige, je le veux bien. »

L’abbé Chanu dicte l’exploit suivant :

« L’an mil sept cent quatre-vingt-dix, le douzième jour de la présente année, à huit heures du matin, à la requête de M. l’abbé Chanu, détenu dans