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un peu plus d’éducation, vous y mettriez un peu plus de politique. D’ailleurs je veux parler à M. Saint-Jude, du parlement de Normandie, j’ai quelque chose à lui dire. — M. Saint-Jude n’est point ici, dit saint Pierre, il est en purgatoire. » L’abbé s’étonne qu’un homme aussi considérable qu’un magistrat du parlement de Normandie soit en purgatoire. « Et moi, dit-il, où irai-je ? — Aux enfers, répond saint Pierre, votre place y est retenue il y a longtemps… Vous ne pouvez parler à M. Saint-Jude. Allez donc prendre la place qui vous est réservée ; vous trouverez Cerbère à la porte ; il ne vous dira mot, tout est arrangé en conséquence contre vous, il y a plus de trente ans. — Je ne suis pas des plus réjouis, s’écrie l’abbé, qui me conduira ? Je ne connais ici personne ; n’y aurait-il quelqu’un qui me conduise, en lui promettant quelque chose ? »

Saint Pierre appelle deux anges rebelles et leur confie l’abbé Chanu. En chemin l’abbé interroge ses conducteurs sur l’enfer et sur la cause de son châtiment ; ceux-ci, tout en le plaignant, lui racontent ce qu’ils savent divers morts se sont plaints de l’abbé Chanu, qui commettait des injustices de son vivant. — « Vous avez fait gagner des procès injustes, lui dit un des anges ; vous avez ruiné de pauvres gens qui vous regardaient comme un oracle. L’argent qu’ils vous payaient pour les frais que vous disiez vous être dus, vous leur en redevez encore considórablement ; vous êtes mort sans penser à restitution.