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dont elle enrichit les livres. Un tel sujet, qui a exercé déjà bien des plumes érudites, demanderait des développements dans lesquels je n’ai pas l’intention d’entrer.

Je ferai remarquer toutefois l’analogie des œuvres des graveurs d’images du dix-huitième siècle, et même du commencement de la Restauration, avec celle des graveurs en bois du quinzième siècle. La fameuse estampe du saint Christophe de 1423, la première gravure connue, dit-on, n’offre pas de sensibles variantes avec certaines images de piété d’il y a cinquante ans. La naïve exécution de la Bible des pauvres n’a d’équivalent que dans certaines gravures de la Bibliothèque bleue de Troyes. C’est que le bégayement des enfants est le même en tout pays ; malgré son arrêt de développement, il offre cependant le charme de l’innocence, et ce qui fait le charme des imagiers modernes vient de ce qu’ils sont restés enfants, c’est-à-dire qu’ils ont échappé aux progrès de l’art des villes.