Page:Histoire de l'imagerie populaire (IA histoiredelimage00cham).pdf/267

Cette page n’a pas encore été corrigée

dit plaideur : aussi la littérature populaire n’a-t-elle eu garde de laisser perdre ce type.

C’en est donc fait, Straton, tu ne veux rien entendre,
Quels que soient mes conseils, tu ne saurais t’y rendre.
Ennemi déclaré de ton propre repos,
Tu veux plaider : au moins écoute encor deux mots.

Dans cette occasion les imprimeurs de cette littérature sont en défaut ; ils ont recueilli dans leur collection un ouvrage indigne d’y entrer. Les Misères des plaideurs, consignées dans une mortelle pièce de vers, sont aussi tristes que les comédies à caractère qui, fondues dans un même moule académique, se produisirent à la suite de Destouches.

Tes intérêts tu garderas.

Ces deux mots se continuent pendant trois cents vers, le comble de l’ennui. Il n’y a rien de populaire dans celle littérature que son enveloppe et son prix.

Au début de la Bibliothèque bleue, l’imprimeur prenait le premier livre venu d’un rimailleur de province, enthousiaste de Boileau ; il en détachait les Misères des plaideurs, titre alléchant pour les gens de la campagne, et le colporteur, venant à l’imprimerie chercher les nouveautés, s’en retournait au village, sans se douter que dans ce petit cahier étaient inclus des vers fades, raisonneurs,