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et lui commença à estreindre le cul, taster et retaster en disant : Elle est bonne, elle n’est pas bonne si est, non est ; qu’il l’entama jusques au milieu ; tellement qu’il n’y demeura que la peau. »

La façon dont il se tire de son méfait n’est pas moins piquante :

« Mon maistre vous envoye ici trois figues, mais le diantre m’emporte si je n’en ay mangé deux.

« — Comment as-tu donc fait, mon fils ?

« — Par mon âme, je fis ainsi, respond Jambon. Et en prenant la troisième la mit en sa bouche et la croqua comme les autres. »

Jambon entre ensuite à Rome chez un marchand de drap qui meurt bientôt et dont il épouse la veuve. Contre sa défense, elle reçoit ses frères et les cache dans une auge. C’est ici surtout que Straparole s’est inspiré du fabliau primitif ; le dialogue entre les cadavres et l’homme qui les jette à l’eau est presque identique. Le mari périt de la même façon.

Un autre auteur, Gueullette, dans ses Contes tartares, a un peu modifié la donnée de Straparole. Le début de l’aventure est le même, avec quelque couleur orientale en plus ; au dénoûment, l’auteur fait intervenir un calife (le conte se passe à Damas) qui repêche les trois bossus.

Il les met en présence de la femme, qui ne veut plus reconnaître son mari. Les deux frères délaissés, pour se venger, gardent le silence ; mais ils