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Justement Grattelard arrive. « Grattelard, dit la femme, il faut que tu me fasses un plaisir ; un bossu est tombé mort devant ma porte, il faut que tu le jettes à la rivière. — Que me donnerez-vous ? — Vingt écus, répond la femme. Tiens, voilà le drôle. — Il est bien pesant, s’écrie Grattelard qui emporte le bossu ivre. — Je n’ai fait marché avec lui que d’en porter un, dit la femme, mais il en portera trois. »

Grattelard reparaît en s’essuyant le front et se plaint du poids du bossu. « Crois-tu l’avoir jeté à l’eau ? dit la femme ; il est revenu. — Au diable soit le bossu ! dit Grattelard, il faut que je le charge encore une fois. » Là-dessus il emporte le second frère et revient chercher ses vingt écus. « Je l’ai jeté si avant qu’il n’en reviendra pas, dit-il. — Comment s’écrie la Trostole, ne le vois-tu pas encore ? — Je me fâche à la fin, dit Grattclard ; s’il revient, je lui attache une pierre au cou. »

La femme ainsi débarrassée de ses trois beaux-frères, rentre chez elle. Son mari sort du greffe ; après avoir levé la sentence et ses pièces, il se dispose à rentrer chez lui. « Mort de ma vie ! s’écrie Grattelard surieux, voilà encore un bossu. Comment, coquin, je vous retrouve ici ; vous irez à la rivière ! » Et sans s’inquiéter des cris de Trostole, il l’emporte sur ses épaules.

Puis il revient chercher son salaire. « J’ai enfin jeté le bossu à l’eau, dit-il à la femme ; mais ce