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Nous sommes vos frères, reprend un des bossus, qui vous prions de nous donner quelque chose pour manger ! » La Trostole se laisse attendrir. — « Encore faut-il avoir pitié d’eux ; mes enfants, entrez, et surtout prenez garde que votre frère ne nous surprenne. »

Trostole revient de l’audience. « Gaillard ! gaillard ! s’écrit-il, foi d’homme, mes affaires sont en bon état. J’ai fait faire mes forclusions, et il est bien vrai que je suis un peu défiant, car j’ai toujours les pièces sur mon dos ; mais patience. Ah ! pauvre homme ! qu’est-ce que j’entends dans ma maison ? Ce sont mes frères sans doute. Holà !

« — Cachez-vous vitement, qu’il ne vous voie pas, dit la femme aux trois bossus. Qui va là ? — N’ai-je pas entendu du bruit, là, derrière ? demande Trostole. Mes frères ne sont-ils pas venus ? Foi d’homme de bien, dites-moi la vérité, car je vous donnerai la gratte. » La femme soutient qu’il n’est entré personne et engage son mari à chercher partout. « — Elle a raison, dit Trostole, mes frères ne sont pas venus. » Et il s’en retourne chez le greffier chercher ses pièces.

« — Je ne sais ce que je dois faire, reprend la femme ; je crois que ces trois bossus ont un réservoir derrière le dos ; ils ont bu un plein tonneau de vin, les voilà ivres. Si mon mari les voit, il criera ; il vaut mieux que je trouve quelque portefaix. »