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point à la maison. — Toute votre race est donc bossue ? s’écrie la femme ; c’est que votre père n’avait pas le droit quand il faisait ce procès-là. » Le mari sort, et la femme se dit : « Je ne sais où est allé ce coquin de Grattelard ; on m’a dit qu’il me cherche pour me donner une lettre. »

Comédie naïve ! On n’a pas vu au début que Grattelard connût la femme de Trostole ; elle ignore qu’une lettre lui est destinée, et cependant « on m’a dit, s’écrie la femme du bossu, que Grattelard me cherchait. »

La description que Trostole donne à sa femme de ses trois frères est au moins aussi singulière ; car il est étonnant qu’une femme entende parler de ses beaux-frères seulement après un certain temps de mariage ; mais c’est justement ce qui caractérise l’esprit naïf de cette farce, composée par un ignorant des règles dramatiques les plus simples.

Les trois bossus arrivent. « Il y a longtemps, dit l’un, que nous avons mangé ; mon ventre au besoin servirait d’une lanterne, si on m’avait mis une chandelle dedans. — Voici le logis de notre frère, réplique un autre bossu, il nous faut frapper à la porte. Holà ! — Que demandez-vous, mes amis ? » dit la femme ; et sans attendre la réponse, elle ajoute : « Il n’y a point de potage. — Ne nous connaissezvous point, ma sœur ? — J’ai fait mes aumônes dès le matin, répond la femme. Mais ne seraient-ce pas mes bossus ? ils ont tous leur paquet sur le dos. —