Page:Histoire de l'imagerie populaire (IA histoiredelimage00cham).pdf/251

Cette page n’a pas encore été corrigée

Grattelard se fait d’abord prier et refuse : « Tenez, dit-il, voilà votre lettre, j’ai du mal assez à porter mes tourments, sans me charger de ceux d’autrui ; j’en ai toujours une escouade en mes grègues… Mais à qui voulez-vous envoyer ce poulet ? — C’est, dit Horace, à la femme de Trostole, ce vieux bossu que tu connais. »

Tout à l’heure, Grattelard refusait ; maintenant il accepte sans se faire prier. « Je ne manquerai pas de le lui donner, dit-il, revenez ici dans une heure. »

Il n’est même pas question que Grattelard soit séduit par une de ces lourdes bourses de comédie, dont les Horace et les Léandre avaient toujours les poches garnies. Tel est le caractère de cette farce qui court la poste sans transition, et qui change tellement souvent de lieux, de situation qu’elle devait être jouée en parade, à la porte de baraques.

« Ô pauvre homme ! pauvre homme ! s’écrie le bossu Trostole, voici bien de la rabat-joie ; mes créanciers m’ont fait donner assignation au Palais. Patience, patience, je veux voir si je pourrai avoir un défaut contre eux, et veux dire adieu à ma femme. Holà ! — Qu’est-ce, mon mari ? demande la femme, il semble à voir que vous ayez de la tristesse. Où allez-vous maintenant ? — Je m’en vais à mon assignation, répond le bossu Trostole ; mais surtout je vous recommande une chose, de ne pas laisser entrer mes frères au logis ; ce sont trois bossus comme moi. Soignez-moi bien qu’ils n’entrent -