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vais payeurs ; l’autre montrant deux débiteurs conduits par la gendarmerie à la prison pour dettes, tandis qu’un troisième sonne à la porte d’un hôpital voisin et qu’un autre en guenilles s’en va mendiant.

Morale un peu vulgaire, le charme des anciennes gravures populaires étant de laisser assez de vague dans la composition pour donner à penser aux esprits naïfs.

À cette mesquine moralité, qui ne parvient pas à cacher son enseignement sous les colorations de figures plaisantes, je préfère l’Horloge de Crédit, une estampe proche parente de Crédit est mort.

Donnera-t-on quelque chose à crédit ? demandent un grenadier, un bûcheron, un hallebardier, un pèlerin.

Quand le coq chantera, crédit on donnera, répond la légende.

Perché en haut d’un monument sur la façade duquel une horloge est gravée, le coq ne paraît pas soucieux de faire entendre sa voix.

Alors chacun des personnages lui adresse la parole en vers.

D’abord le grenadier :

En attendant l’heure d’entrer,
Je fume ma pipe ;
Si le coq ne veut pas chanter,
Je lui coupe les tripes[1].

  1. Les modernes éditeurs d’Epinal, rougissant de ces rimes par assonance, out corrigé le dernier vers ainsi : « Je lui coupe la tripe. »