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Ce fut évidemment un enseignement à l’usage des mauvaises payes et surtout des artistes que le peuple associait dans la représentation d’un musicien, d’un maître d’armes et d’un peintre, au milieu desquels manque, chose bizarre, un poète. Un archet, un fleuret, un appui-mains étaient primitivement les instruments du crime qui servaient à faire passer Crédit de vie à trépas. Les dessinateurs d’Épinal introduisirent plus tard dans le drame un gourmand, serviette au cou, qui, se lamentant, semblait se demander comment il dînerait demain, la maison de M. Crédit étant fermée. Une figure des derniers plans a son importance : un rémouleur, tout en faisant tourner sa roue, rit des mauvais payeurs et n’admet pas que la morale de mon oie fait tout soit la seule et véritable morale.

Ce gagne-petit, personnifiant le travail, témoigne des sentiments de l’ancienne France : travailler beaucoup, gagner peu, vivre content de son sort. En ce sens, Crédit est mort est d’accord avec le conte du Bonhomme Misère.

Une autre image d’Épinal, plus directement enseignante encore, fut une des dernières représentations du drame, semblable à ceux des directeurs de théâtres qui essayent de perpétuer un succès par l’adjonction de décors, de costumes, de trucs et de ballets. L’estampe dès lors offrit deux tableaux distincts sur la même feuille ; le premier consacré à l’action légendaire de Crédit assassiné par les mau-