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1629 : Epitaphia jaco-seria, latina, gallica, etc. (Cologne, 1623, in-8). Dans la partie consacrée à la France, au milieu d’épitaphes et inscriptions recueillies principalement dans les villes du Nord, telles qu’Arras, Amiens, Valenciennes, etc., et dont la plupart se rapportent à des personnages et à des faits historiques, on en rencontre d’autres qui sont de véritables pièces satiriques affectant la forme d’épitaphes :

de picotin crédit

Cy gist et repose à l’envers
Crédit avec son bonnet pers,
Qui avoit toutes ses richesses
Dedans un grand sac de promesses.
Cy gist Crédit qui rien n’avoit
Que ce qu’un chascun lui donnoit ;
Qui pour quelque chose promise
Eust vendu jusqu’à sa chemise.
Crédit vendoit jusqu’à la paille
Sans recevoir denier ne maille,
Et pource qu’il beuvoit souvent,
Eust un coup d’espée en beuvant,
Et, dict-on, qu’il reçut la playe
Du Capitaine Male-paye.
Or, un peu avant que mourir,
Il luy souvint de requérir
Qu’on donnast à garder son âme
Au cousin germain de sa femme.

tétrastique

L’autre jour un homme me dict
Qu’on avait enterré Crédit.
Crédit est mort, n’en parlons plus.
Qui n’a d’argent, n’a crédit plus.