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nistres qu’un Irlandais de nos jours cût dessinés à vifs traits pour rendre les souffrances de sa malheureuse nation.

Misère possède encore sa cabane, à côté de sa cabane, un poirier qui l’ombrage de son ombre pendant l’été et lui donne de beaux fruits à l’automne.

Un petit propriétaire que Misère ! Mais le carré de terre qui entoure sa cabane est à lui. Le bonhomme a des goûts modestes ; ses voisins l’estiment ; il dort la conscience en paix.

La philosophie de nos pères est inscrite à chaque page du conte et il serait à regretter qu’elle ne restât pas la philosophie de nos jours. La situation du peuple s’est largement améliorée depuis près d’un siècle ; elle fait maintenant plus que jamais de rapides progrès. Elle ne sera réellement fructueuse qu’avec des goûts modestes et peu de besoins. C’est pourquoi le bonhomme Misère prêtera toujours à méditer, et je ne doute pas qu’un Franklin, s’il avait eu connaissance d’un tel conte, ne l’eût vulgarisé parmi ses compatriotes.

J’aime cette légende et je ne la tiens pas seulement pour une curiosité littéraire. Surtout le fond me frappe, cette trame solide et grossière, semblable aux habits des paysans, qui a résisté à l’action du temps depuis bientôt deux siècles, quand tant de si jolis tissus intellectuels, fins et travaillés délicatement, sont usés et flétris.

On rencontre dans l’art et la littérature populaires