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vu le jour ! Pour moi, pauvre infortunc, je ne connais que trop ta puissance !

« Eh bien ! à présent que je sais ton nom, retiretoi loin de moi, vieux misérable ! retire-toi, et me laisse en repos. Quand je songe aux tortures dont tu te plais à m’abreuver, depuis dix-sept cents ans, mon cœur se révolte et s’indigne !

« — Quand sonneront les trompettes, pour convoquer les morts au jugement de Dieu, quand finira ce monde, alors seulement, je me retirerai de toi, Ô Isaac ; mais jusqu’à ce jour, sois cn proie à la misère, à la douleur, aux peines de toute sorte.

« — Ah ! tu es le plus méchant génie qui fut jamais au monde ! Tous, grands et petits, subissent ton infernale tyrannie ; les riches eux-mêmes et les marchands n’en sont pas plus à l’abri que le pauvre.

« — Tu dis vrai, Isaac, les riches et les nobles ont aussi connu ma puissance ; qu’ils se tiennent sur leurs gardes nuit et jour, sinon Misère arrivera frapper à leur porte.

« — Je crois que tu as tort d’habiter de préférence sous le chaume. Va frapper à la porte des riches, tu y seras mieux traité que dans la cabane du pauvre, où le pain manque souvent !