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« Le bonhomme ne lui répondait jamais. Il ôta ses sabots et monta d’échelette en échelon. Il regarda en bas, la terre était à peine grosse comme un grain de sénevé ; mais il avait beau chercher, il ne voyait pas plus de cosses que dans le fond de sa main. Il monta plus haut, s’arrêta pour souffler, monta encore, et se trouva devant une grande maison toute dorée : c’était le paradis. Il y avait un marteau à la porte, il frappa : Pan ! pan !

« — Qui va là ? demanda saint Pierre.

« — C’est moi, grand saint Pierre ; vous savez bien, le bonhomme Misère. J’étais venu chercher quelque chose pour notre dîner, mais il paraît que les fèves ne grainissent pas beaucoup dans le paradis, parce que sans doute vous aimez mieux les pois, et je voudrais bien avoir un morceau de pain… du blanc, si cela ne vous fait rien.

« — Tu en auras, dit saint Pierre, et à discrétion, avec de la viande et du vin.

« Le bonhomme redescendit d’échelette en échelon et trouva la table mise il mangea beaucoup, but encore davantage, et se coucha le cœur content ; mais sa femme se tourna toute la nuit dans son lit. Le lendemain, elle se réveilla de bonne heure.

« — On ne peut pas dormir dans cette misérable tanière, lui disait-elle ; on craint toujours que les murailles ne vous tombent à monceau sur la tête. Saint Pierre est bon, il ne t’eût pas refusé une mai-